De l’importance des liens maintenus…
Nombre d’intervenants et structures accueillant des patients en exil ont témoigné largement de leurs graves difficultés durant le confinement..
Par exemple, le Centre Primo Lévi dans une lettre hebdomadaire a décrit ces suivis à « distance », quand les systèmes de communication et l’intimité pour un échange thérapeutique manquent aux patients, où la priorité était de trouver et fournir hébergement et nourriture. Version en période d’urgence sanitaire d’une « clinique (...)
Psychosomatique Info est le bulletin de l’École de psychosomatique.
Articles les plus récents
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Sortie du confinement, De l’importance des liens maintenus…
3 septembre 2020, par François Journet -
Suivis d’exilés au début du confinement
4 avril 2020, par François Journet1- Sans abri
« Ai-je le droit de sortir ? » demande-t-il au téléphone, après trois contrôles au deuxième jour du confinement. Sans attestation, lui qui vit dans la rue, il n’a pas été, lui, verbalisé.
Je le crois affolé. A moins que l’affolement ne soit ma propre impuissance face à sa demande : il n’a rien à manger et se trouve à 70 km du cabinet. Je pourrais l’aider ponctuellement sans difficulté grâce à une caisse associative créée pour aider les patients en précarité, mais venir frise aujourd’hui (...) -
Un exemple vécu parmi (tant) d’autres…
24 mars 2020, par Anne D.Extrait du serment d’Hippocrate, oublié par certains visiblement… « Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité. »
Un hôpital de l’APHP, un jour de juin 2018 - Après neuf mois (!) d’attente, arrive (...) -
Burn out
13 février 2020, par Anne D.L’interaction entre psychique et somatique est d’autant plus importante que les réactions du corps sont imprévisibles et son évolution chaotique. L’impression d’être dominée par celui-ci est particulièrement éprouvant émotionnellement et seul un effort considérable du mental permet de ne pas être totalement débordée par ce corps qui nous échappe. Et au stress physique s’ajoute le stress psychique, au point que le ’burn out’ semble inévitable à force de tensions extrêmes de toutes parts. L’équilibre précaire (...)
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L’hiver d’un étranger malade avant les Assises du Printemps
19 janvier 2020, par François JournetJanvier 2020
1- Un homme blessé
Débouté de sa demande d’asile quelques jours avant, ce jeune patient annonce calmement en juin qu’il ne vivra pas comme un chien, sans abri ni droit de travail. Inutile d’en dire plus, la voie ferrée est proche du lieu d’hébergement qu’il sait devoir quitter très vite. Sa résolution inquiète. Le suivi est intensifié. L’idée première est de lui signifier sa place, ici, au cabinet : il compte comme humain, justifie l’attention du soignant. La décision des juges ne détermine (...) -
Séisme
8 janvier 2020, par Anne D.‘Réinventer sa vie’ est le titre de la dernière chronique que j’ai écrite pour évoquer ma vie de patiente atteinte d’une maladie rare évolutive et mes relations (houleuses) avec le monde médical. Mais je ne suis pas ‘que’ malade et handicapée. Je suis aussi une personne pleine de vie et de désirs. Il m’est impossible de traduire la plupart de ces désirs (voyager, faire du sport, faire le métier que j’aurais souhaité, etc.) en réalité en raison de ma condition et la frustration est mon lot quotidien. Le seul (...)
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L’été de l’exilé en France
10 novembre 2019, par François JournetLa chronique précédente questionnait cette « temporalité du demandeur d’asile » , faite d’échéances redoutables et attendues dans un délai a priori imminent mais incertain. Un temps contraignant le suivi « psy » (ou médical) du demandeur d’asile, sans doute, mais qui en pratique n’interdit pas, pour peu que l’on considère les difficultés, un soin dans la durée, comme le démontrent ces patients, qui, dans nos campagnes franchissent monts et vallées pour venir en consultation. Ce faisant, ils valident l’atteinte (...)
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Objectivation du corps
6 juillet 2019, par Anne D.L’hyperspécialisation de la médecine a accru la ‘morcellisation’ du corps des patients, chaque spécialiste s‘occupant d’un organe, comme une pièce de l’immense puzzle que constitue l’être humain. Oubliant trop souvent que les pièces éparpillées ne permettent pas de restituer et comprendre la globalité du corps et de l’esprit. Et l’essor des examens de plus en plus perfectionnés (scanner, IRM etc) ne fait qu’accentuer cette tendance, au détriment de la partie ‘clinique’, pourtant au cœur de l’art de la (...)
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Psychosomatiquement vôtre
6 juin 2019, par Anne D.D’après le CNRTL (Centre national des ressources textuelles et lexicales), « la psychosomatique se rapporte à l’influence du psychisme sur l’organisme » (Méd. Biol. T3 1972) et la « médecine psychosomatique » se définit comme étant une médecine « qui accorde une grande importance à l’interaction des facteurs organiques et psychiques ». Chez une femme jeune, le discours le plus souvent entendu par le corps médical est celui de l’anxiété chronique, du stress mal géré, bref c’est ‘psychosomatique’ ! Etonnant de (...)
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La « temporalité » de l’exilé demandeur d’asile
27 mai 2019, par François Journet1 Vingt ans, grand, très mince, visage d’enfant. Il oublie tout, les rendez-vous, ce qu’il devait faire, le temps de passer d’une pièce à l’autre. Il ne dort qu’à peine, cauchemarde sans cesse, a des maux de tête incessants. Terrorisé à la vue d’un policier, il n’ose pas sortir seul.
Dans son pays, il a été violenté, incarcéré dans des conditions « inhumaines », obligé de fuir en urgence après sa libération obtenue par corruption par sa mère : il ne doit pas réapparaître au pays. Sa mère, au cœur de ses (...)
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