Burn out

L’interaction entre psychique et somatique est d’autant plus importante que les réactions du corps sont imprévisibles et son évolution chaotique. L’impression d’être dominée par celui-ci est particulièrement éprouvant émotionnellement et seul un effort considérable du mental permet de ne pas être totalement débordée par ce corps qui nous échappe. Et au stress physique s’ajoute le stress psychique, au point que le ’burn out’ semble inévitable à force de tensions extrêmes de toutes parts. L’équilibre précaire qui se crée à partir d’une somme de déséquilibres causés par des déficiences multiples peut être remis en question à chaque instant puisque que la situation d’équilibre de base, qui correspond à la situation de repos de tout un chacun normalement, n’existe pas. Comme un vélo qui tombe quand il n’est pas en mouvement, il me faut dépenser une énergie considérable pour tenir debout et sans cesse bouger pour préserver un édifice sans cesse prêt à s’écrouler comme un château de cartes au moindre coup de vent. Trop de dysfonctionnements empêchent le corps de s’adapter aux circonstances comme il devrait le faire. Populaire parmi les personnes atteintes de maladies chroniques invisibles, la ‘théorie des cuillères’ (https://cdn.totalcomputersusa.com/butyoudontlooksick.com/uploads/2010/09/La-Theorie-des-cuilleres.pdf) résume bien le ressenti et le vécu d’une telle situation : l’obligation de devoir sans cesse faire des choix en fonction des tâches à effectuer (chacune ‘coûtant’ un nombre de cuillers) et d’une énergie limitée (calculée en nombre de cuillères pour la journée, illimité pour les gens en bonne santé, et très limités pour les autres). Pas de place à l’improvisation et à l’imprévoyance, il faut toujours garder un stock de cuillers en cas de ‘coup dur’, toujours possible d’un jour à l’autre. La moindre activité a un coût, et chaque manquement se paie comptant …

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