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Batteries à plat

mercredi 17 avril 2019, par Anne D.

Le système digestif a toujours été un point faible et un état de stress permanent n’arrange en rien les troubles de la motricité que je connais depuis plus de quinze ans. La forte scoliose dont je souffre, qui s’est aggravée parallèlement pendant cette période, crée également une compression des viscères et accentue reflux gastro-oesophagien (RGO) et nausées, constipation et ballonnements. Et l’effort musculaire constant que je dois fournir pour me tenir debout me donne certes des abdominaux en béton mais m’oblige aussi à un gainage tellement puissant que j’en arrive à ne plus pouvoir relâcher mon ventre... Cela contribue évidemment à ralentir la digestion, comme pour les sportifs en pleine épreuve. Mais ça je ne le sais que depuis peu. Toutes ces causes s’auto-entretiennent : les douleurs physiques finissant par me miner le moral et en retour cela ne fait qu’amplifier la perception de la douleur. Ainsi les RGO (https://www.snfge.org/content/reflux-gastro-oesophagien-nocturne-une-preval) qui me réveillent la nuit et m’empêchent même parfois de dormir, l’acide provoquent des spasmes qui irradient dans le dos et me donnent l’impression d’étouffer tant la pression sur le diaphragme réduit encore la capacité respiratoire déjà amoindrie par la scoliose (https://fondationsommeil.com/reflux-gastro-oesophagien-lie-au-sommeil/). D’où une angoisse dont les origines sont physiques mais qui s’amplifie par l’appréhension des malaises réguliers et l’épuisement dû à un sommeil très perturbé. Ne supportant pas les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) (https://www.revmed.ch/RMS/2012/RMS-337/Hypersensibilite-aux-inhibiteurs-de-la-pompe-a-protons), ni quasiment aucun autre médicament, je me retrouve sans traitement efficace de ce symptôme pénible et potentiellement grave à long terme.

Les conséquences de cette situation sont multiples, tant sur la vie professionnelle que privée : une activité très réduite et des revenus à l’avenant, un quotidien pénible et impact sur l’entourage proche, à commencer par ma compagne. D’où un sentiment de culpabilité qui s’ajoute à l’incertitude et l’impuissance, facteurs majeurs de stress car tout projet peut être remis en cause à chaque instant, en fonction de l’évolution de mon état. Sans parler du sentiment d’incapacité, d’inaptitude à faire des choses de la vie courante, le manque d’autonomie. L’impression que le simple fait de dormir, manger, bouger etc représente une épreuve à surmonter chaque jour. Survivre plutôt que vivre, car les actes les plus basiques me prennent tellement de temps et d’énergie qu’il ne reste plus de place pour le ’superflu’. Difficile de jouir du présent quand il est si pesant et qu’on vit sans vraiment d’espoir d’aller mieux un jour. La vision de la vie n’est plus la même à 40 ans qu’à 20 ou même 30... Sans compter que la vieillesse s’accompagne de son lot de problèmes de santé pour tout le monde, auquel s’ajoute dans mon cas l’évolution de la scoliose, une dégradation accélérée de l’organisme (digestion, squelette etc) et les effets délétères du stress à long terme (http://psydoc-fr.broca.inserm.fr/colloques/cr/Stressimmunite/defstressTh.html). Des perspectives peu réjouissantes qui me donnent peu confiance en l’avenir. Même si tout le monde ne vieillit pas mal, j’ai l’impression qu’avec tout ce que je traîne depuis l’enfance, je ne suis pas particulièrement dans le bon camp de ce côté-là (https://www.franceinter.fr/emissions/la-tete-au-carre/la-tete-au-carre-04-fevrier-2015) (https://www.franceinter.fr/emissions/grand-bien-vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-09-janvier-2017)

TAGS : système digestif, troubles de la motricité, stress, scoliose, nausées, douleur, angoisse, RGO, IPP, culpabilité, autonomie, vieillissement