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Le 6e sens

mardi 9 avril 2019, par Anne D.

Plus de trente ans après le diagnostic de ma scoliose (dite ‘idiopathique’ faute de mieux !), je découvre, presque par hasard, que l’épuisement chronique dont je souffre depuis plus de quinze ans serait en fait dû à un déficit postural (http://entraidepatients.over-blog.com/article-le-syndrome-de-deficience-posturale-ou-proprioceptif-sdp-81624964.html), lui-même à l’origine de la déviation de ma colonne vertébrale. Tout partirait d’une grave déficience vestibulaire et d’une forte torsion oculaire qui auraient occasionné une perception déformée de l’espace, avec donc la nécessité d’une adaptation permanente du corps et du cerveau pour que je puisse malgré tout tenir debout et me déplacer à peu près normalement malgré des informations manquantes ou erronées (https://arxiv.org/pdf/1003.0836.pdf). Ceci d’autant plus qu’un traitement entrepris dès l’âge de 2 ans pour rectifier un strabisme convergent s’est avéré très néfaste au final, m’empêchant d’acquérir une vision binoculaire, ce qui ma causera bien des difficultés au fil des années (https://www.allodocteurs.fr/maladies/yeux/l-amblyopie-ou-le-syndrome-de-l-oeil-paresseux_10175.html).
On l’oublie souvent mais la proprioception est le 6e sens (https://www.franceculture.fr/sciences/de-cinq-sens-a-neuf-sens) et des déficiences sont à la fois invisibles et lourdes de conséquences sur le plan physique et psychique : dans mon cas, une grave scoliose qui continue d’évoluer petit à petit, une dépense d’énergie considérable pour tenir une simple posture debout (qui est censée être celle du repos pour tout autre personne), des contraintes excessives sur les articulations, muscles, ligaments causant des douleurs chroniques et des fractures de fatigue, des maux de tête, des pseudo-vertiges, des nausées, des troubles du sommeil, de l’anxiété etc.

Un tableau de symptômes aussi disparates que banals en apparence pouvant faire croire à nombre de médecins que mon problème est plus d’ordre psychique que physique. Si la dimension psychique n’est pas inexistante, la confusion entre causes et conséquences me donne la désagréable impression de ne pas être prise au sérieux. Et surtout elle a pu empêcher d’approfondir la recherche de l’origine des troubles chroniques qui entravent mon quotidien depuis tant d’années et s’accentuent avec le temps. Syndrome de fatigue chronique, fibromyalgie, dépression masquée, tout y est passé pour essayer de nommer un tableau clinique aussi déroutant pour le corps médical. Le cercle vicieux de la fatigue et des douleurs entretiennent une souffrance psychique, elle-même entretenue par l’impuissance et l’incertitude inhérentes à un état de santé de plus en plus handicapant tout en étant invisible, et donc souvent incompris. Avec l’obligation de devoir jongler avec le travail, que j’ai dû adapter à ma situation, une vie privée et sociale dans des conditions compliquées... Autant de pressions supplémentaires qui ont aggravé une vulnérabilité au stress et ravivé des traumatismes passés, jusqu’à créer une détresse physique et mentale, que seule une thérapie permet de juguler quelque peu.

TAGS : scoliose, déficit postural, déficience vestibulaire, proprioception, strabisme, vision binoculaire, amblyopie, souffrance psychique, fatigue, douleur, stress, traumatisme, thérapie

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