resumé fr: Objectif : Le but de cette étude est de comparer le résultat clinique de patients présentant des troubles de la personnalité border-line qui ont reçu une psychothérapie ambulatoire pendant 1 an (psychothérapie dynamique brève = PDB) avec des patients qui ne recevaient aps de psychothérapie formelle durant la même période.
Méthode : Trente patients avec PDB ont été traités par des psychothérapeutes bien formés travaillant suivant des principes thérapeutiques clairement définis. Ils recevaient une supervision intensive des enregristrements. Les patients étaient vus 2 fois par semaine pendant 1 an. ils ont été comparés avec 30 patients référés à la clinique, pour lesquels aucun thrépeute n’était disponible et qui sont restés sur une liste d’attente durant 1 an, recevant leur traitement usuel. La mesure de résultat était un score dérivé des critères DSM. Il a été réalisé au début et à la fin du traitement d’un an, dans le premier cas, et aprèsau moins un an sur la liste d’attente dans le second. (la période d’attente moyenne était de 17,1 mois).
Résultats et conclusions : les patients qui ont reçu la psychothérapie étaient significativement améliorés en terme de score DSM. Trente pour cent des patients traités ne présentaient plus les cirtères DSM-III de troubles de la personnalité. les patients non traités sont restés inchangés. |
Description : Dans cette étude, Meares et coll. (1999) comparent les résultats obtenus au sein d'un groupe de patients traités par psychothérapie psychodynamique interpersonnelle (psychothérapie dérivée du modèle conversationnel de Hobson) avec ceux d'une liste d’attente contrôle constituée de patients « traités comme d’habitude » (thérapie de soutien, intervention de crise, thérapie cognitive, pharmacothérapie).
La présentation de la psychothérapie est associée à celle du modèle théorique sous-jacent. Les auteurs font remarquer que le catalogue des critères de troubles de la personnalité borderline dans le DSM-III est constitué de trois facteurs qui concernent l’affect, l’impulsivité et le self, sans que soit précisée laquelle de ces constellations d’expériences et de comportements est primaire. C'est pour eux le troisième facteur (le self), qui inclut l’expérience du vide, qui est le plus fondamental. Le modèle est basé sur l’idée que le trouble de la personnalité borderline est une conséquence d’une interruption du développement du moi. La principale hypothèse est qu'un certain type d’activité mentale, se trouvant dans la rêverie et se situant en dessous du jeu symbolique, est nécessaire à la constitution du moi. Cette sorte d’activité mentale est non linéaire, associative et liée à l’affect. Dans la période précoce, sa présence dépend d’une relation de l'enfant avec son entourage dont la réponse entre en interaction avec ce qu'il communique, et lui exprime que son expérience est comprise et reconnue. En l'absence de cette possibilité de relation, l'enfant va se tourner vers l'extérieur. Sur cette base, qui s'inscrit dans la perspective générale des cliniciens psychodynamistes des troubles borderline (revue dans Adler, 1989 ; Thurin, 1997), le but de la thérapie est maturatif. Spécifiquement, il consiste à aider le patient à découvrir, élaborer et se représenter une réalité personnelle. Pour y parvenir, le thérapeute va veiller à établir une atmosphère dans laquelle l’activité mentale de développement peut se mettre en place, amplifier les éléments du monde personnel et interne qui apparaissent dans la conversation, particulièrement comme des sentiments ou des métaphores implicites, identifier les moments où le souvenir traumatique surgit dans la conscience originaire, afin de travailler à l’intégration du système de mémoire traumatique dans le système du self.
Sur ces bases, les résultats de l'étude montrent que parmi les 30 patients traités, 30 % ne réunissaient plus les critères de diagnostic de trouble de la personnalité borderline (DSM-III) après une année de psychothérapie. Les 30 patients de la liste d’attente durant 1 an ou plus n’ont pas montré de changement dans le diagnostic. Les scores de réduction du nombre de critères DSM-III des individus dans le groupe de traitement, évalués suivant une échelle à 27 points, ont été moyenne 4,78 fois plus importants que ceux des sujets appartenant au groupe contrôle, sur la période de 12 mois. L’amélioration dans le groupe traité par psychothérapie s’est maintenue à la fois au suivi d’un an et de 5 ans. Le traitement ambulatoire, suivant une modalité spécifique, est au moins aussi efficace que les traitements plus lourds. Évidemment, ces éléments ne sont que partiels et n'abordent pas directement la question des changements de la structure de la personnalité. Autrement dit, ils ne « mesurent » pas l'évolution de la construction du soi, ni l'évolution de la relation à la réalité, à travers notamment les réactions affectives et de passage à l'acte que certaines situations sont susceptibles de produire.
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