resumé fr: Les transformations de la place des patients dans les services de psychiatrie s’inscrivent aujourd’hui dans le cadre d’un mouvement global qui concerne la médecine dans son ensemble. Une « médecine des preuves » de type participatif tend à devenir, au moins officiellement, la référence dans plusieurs secteurs de la médecine. Elle inspire une bonne part des textes administratifs et législatifs édictés depuis les années 1990. Ce nouveau modèle articule deux types de dispositifs. Il promeut tout d’abord des modes d’évaluation des traitements qui suivent les canons aujourd’hui institués de l’evidence-based medicine. Il valorise par ailleurs une participation des patients aux soins les concernant, à travers une meilleure communication des informations, le partage de décisions, et de nouvelles formes de représentation des patients dans les instances décisionnaires.
La psychopharmacologie et la psychanalyse réagissent de façon très contrastée à ces évolutions. Une bonne part de la psychopharmacologie se prévaut aujourd’hui de sa capacité à s’inscrire dans cette approche « participative » des soins. Les nouvelles alliances entre laboratoires pharmaceutiques, psychiatres, et associations de patients ou de familles de patients, autour d’une psychiatrie des preuves de type participatif, en lien avec la psychopharmacologie, mais aussi avec les thérapies cognitivo-comportementales, incarnent aujourd’hui, pour certains, l’image du nouvel usager des services de santé mentale. |