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Nom de la base de données: Psychotherapies2

WAMPOLD BE, BROWN GSEstimating variability in outcomes attributable to therapists: A naturalistic study of outcomes in managed care.
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J Consult Clin Psychol.2005 Oct ; 73(5) : 914-923
titre fr: Estimer la variabilité des résultats attribuables aux thérapeutes : une étude naturaliste de résultats dans le cadre de la gestion des soins (managed care)

resumé fr: Pour estimer la variabilité des résultats attribuables aux thérapeutes en pratique clinique, les auteurs ont analysé les résultats de 6146 patients vus par à peu près 581 thérapeutes dans le contexte de la gestion des soins (managed care).

Pour cette analyse, ils ont utilisé des procédures statistiques à plusieurs niveaux, dans lesquelles les thérapeutes ont été considérés comme un facteur aléatoire. Quand le niveau initial de sévérité a été pris en compte, près de 5% de la variation des résultats a été due aux thérapeutes. L'âge du patient, son genre et le diagnostic, tout comme l'âge du thérapeute, son genre, son expérience et son diplôme professionnel ont peu compté dans la variabilité des résultats parmi les thérapeutes. Le fait que les patients aient reçu ou non des médicaments psychotropes en même temps que la psychothérapie a affecté la variabilité thérapeute. Cependant, les patients des thérapeutes les plus efficaces ont reçu plus de bénéfices de la médication que les patients ayant des thérapeutes moins efficaces.
resumeang: To estimate the variability in outcomes attributable to therapists in clinical practice, the authors analyzed the outcomes of 6,146 patients seen by approximately 581 therapists in the context of managed care. For this analysis, the authors used multilevel statistical procedures, in which therapists were treated as a random factor. When the initial level of severity was taken into account, about 5% of the variation in outcomes was due to therapists. Patient age, gender, and diagnosis as well as therapist age, gender, experience, and professional degree accounted for little of the variability in outcomes among therapists. Whether or not patients were receiving psychotropic medication concurrently with psychotherapy did affect therapist variability. However, the patients of the more effective therapists received more benefit from medication than did the patients of less effective therapists. ((c) 2005 APA, all rights reserved).
Page web
Description : Wampold et coll. ont mené une étude pour tenter d’identifier les caractéristiques particulières d’un thérapeute pour que la thérapie soit la plus efficace possible. L’étude menée ici comprend de nombreux défauts et les résultats doivent donc être pris avec grande précaution. Cette étude a été réalisée dans un cadre naturaliste, ce qui est intéressant pour approcher les thérapies réalisées dans leur cadre habituel, mais les patients n’ont pas été répartis au hasard entre les thérapeutes, des variables n’ont pas été mesurées, le traitement fourni était souvent inconnu, et le contexte limité à celui d’un « managed care », c’est-à-dire d’une prise en charge par des assurances à certaines conditions.

Les auteurs ont ainsi trouvé 5% de variance dans les résultats, attribuables au thérapeute alors que le chiffre connu dans les ECRs est celui de 8%. Ce résultat de 5% peut apparaître modeste, d’autant qu’ il faut se rappeler que dans le cadre naturaliste d’une étude, la sévérité des troubles est plus importante et qu’ il existe une comorbidité aussi plus fréquente. Or, jusqu’ici, les études ont toujours montré que la formation et l’expérience du thérapeute intervenaient d’autant plus dans les résultats que les troubles étaient sévères (cf. chap. 6 de l’expertise collective), mais il faut prendre en compte qu’en milieu naturel les thérapeutes puissent être tous déjà très expérimentés contrairement aux études expérimentales où les thérapies sont souvent menées par des thérapeutes en formation.

Il semblerait ainsi que les patients qui prennent des médicaments et qui voient un thérapeute qui a l’habitude d’avoir de bons résultats avec des patients qui ne prennent pas de médicaments, bénéficient davantage de leur médication que les patients prenant des médicaments et qui voient un thérapeute dont les résultats de leur psychothérapie sont moindre.

On pourrait penser qu’il s’agit d’une augmentation de l’effet placebo.
Le nombre de biais de ce type d’étude ne permet pas de répondre vraiment aux questions.

Il n’en demeure pas moins que cela peut en soulever, comme celles-ci :
- Est-ce que les thérapeutes qui produisent de moins bons résultats ont conscience que leurs patients ne progressent pas autant que ce à quoi ils pourraient s’attendre ?
- Est-ce que les thérapeutes savent évaluer les détériorations possibles de leurs patients ?
- Comment faire pour que les thérapeutes puissent avoir des moyens de comparaisons possibles et donc de critères qui puissent les guider dans leur propre évaluation de leur travail ?
Quelles sont les caractéristiques du thérapeute et de ses actions (y compris du traitement délivré) qui compte dans la variabilité parmi les thérapeutes ?

C’est une question sur laquelle la recherche devrait se pencher encore.
Conclusion analyse:  


NumEtude: