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Il ne suffit pas d’une documentation phénoménale sur la psychanalyse, d’apports théoriques, de synthèses et d’explications sur cet ensemble (tout cela existe) pour que nous puissions avoir une petite idée de ce qui sert dans tout ça, comment c’est opératoire !
Le point central sur lequel chacun devrait retrouver l’autre lorsqu’il est clinicien, c’est de pouvoir expliquer à partir de sa pratique comment il s'appuie sur les concepts, les utilise dans sa technique, s’il constate un résultat de cette utilisation et comment il peut en décrire le processus. Le transfert peut être un point d'appui pour aborder cet ensemble de questions.
FREUD n'a pas seulement construit une théorie. Il a défini une
méthode clinique qui l'accompagne. Où en sommes-nous à
ce sujet ? ll ne partait pas de concepts pré-établis, il les découvrait
et de là il les mettait à l’épreuve avec d’autres
patients et les théorisait, pas l’inverse. …
Nous retrouvons sans cesse ce mouvement de Freud, montrant le concept en action.
Il affinait sa technique par ce qu’il observait. La citation suivante
issue du cas Dora est parlante (et l’œuvre de Freud fourmille de
ce type de commentaire) : « Le lecteur familiarisé avec la technique
de l'analyse exposée dans les Études sur l'hystérie s'étonnera
peut-être qu'il n'ait pas été possible en trois mois de
résoudre jusqu'au bout tout au moins les symptômes pris à
partie. Mais cela deviendra compréhensible quand je dirai que, depuis
qu'on été écrites les Études, la technique psychanalytique
a subi une transformation fondamentale. Le travail avait alors pour point de
départ les symptômes et pour but de les résoudre les uns
après les autres. Depuis j'ai abandonné cette technique, car je
l'ai trouvée mal appropriée à la structure si délicate
de la névrose. Je laisse maintenant au malade lui-même le soin
de choisir le thème du travail journalier et prends par conséquent
chaque fois pour point de départ la surface que son inconscient offre
à son attention. J'obtiens alors ce qui appartient à la solution
d'un symptôme par fragments, enchevêtrés dans des contextes
différents et répartis sur des époques fort éloignées.
Malgré ce désavantage apparent, la nouvelle technique, de beaucoup
supérieure à l'ancienne, est incontestablement la seule possible."
Freud S, (1896) "Fragment d'une analyse d'hystérie (Dora)"
in Cinq psychanalyses. PUF 1970 (1ère ed 1954) ».
Freud s’est exposé, et dans le cas Dora, peut-être plus qu’ailleurs,
il nous a laissé une œuvre ouverte. La psychanalyse est opérante,
c’est un constat manifeste. Freud réduisait son utilisation à
certaines pathologies, d’autres psychanalystes ont suivi et ont utilisé
la psychanalyse pour des cures de patients psychotiques. Là aussi la
psychanalyse est opérante (même si cela n'apparaît pas encore
suivant les critères de l'EBM). Searles par exemple en a décrit
beaucoup de ses aspects et de sa technique. Pour autant, comment s’inscrivent
les différentes phases du processus psychanalytique et les concepts opératoires
dans les cures psychanalytiques aujourd’hui ?
En ouvrant une page sur Techniques-Psychothérapiques relative aux « concepts opératoires en psychanalyse », notre souhait serait que nous abordions, en relation directe avec la clinique comment les concepts sont abordés, comment et à quel moment dans la cure ils sont appréhendés, et même tout simplement repérés.
Nous avons commencé par le transfert, concept clé puisqu’à
l’unisson, ceux qui l’ont le mieux présenté dans leur
action auprès de patients, considèrent que sans transfert point
de psychanalyse. Mais c’est un concept redoutable : « Le soin avec
lequel on veille au maniement du transfert est un sûr garant de succès
» (Abrégé de psychanalyse. PUF 1949, p 45). Cette phrase,
presque anodine de Freud fait porter un poids énorme sur la personne
du psychanalyste.
Pour commencer, je vous propose de croiser quelques questions techniques qui jalonnent les textes de référence avec votre expérience récente concernant deux ou trois de vos patients :
- Comment le transfert, dans votre pratique est-il repérable ? :Dès le début de la cure ?
- Comment le repérez-vous ? Quelles sont ses caractéristiques ?
- Selon votre pratique : est-ce le moteur qui donne cette impression que dans les premiers moments de la cure, le patient va beaucoup mieux ?
- Si oui, après cette période positive quelles évolutions constatez-vous dans le transfert ?A un autre moment de la cure ?
- Avez-vous repéré des moments clefs où le transfert a des caractéristiques particulières ? Lesquelles ?
Bien sûr, d’autres questions se posent à partir du transfert
(le concept de contre transfert et la gestion du transfert dans la fin de l’analyse,
par exemple). Mais déjà essayons de répondre à celles-ci
pour commencer.
Considéré par Freud comme l’un des plus puissants agents
de « résistance » et en même temps le facteur le plus
efficace de la réussite, il implique d’emblée une formation
solide du psychanalyste.
Sur la page consacrée au transfert, vous trouverez déjà
quelques points techniques de S. Freud, M. Klein, A. Freud, H Searles. C’est
un début, mais il ouvre déjà la discussion qui je l’espère
ne restera pas close sur ces textes.
Vous êtes vraiment invités à participer en envoyant des
textes pertinents sur le concept, des commentaires sur ceux qui sont affichés,
des vignettes cliniques éclairant le concept. Et puis, essayez de répondre
aux questions ci-dessus.
MT
Rendez-vous donc sur la page concernant le transfert ****************** Pour vos réponses : e.mail
Dernière mise à jour : 25/01/07 info@techniques-psychotherapiques.org