Réseau de Recherches Fondées sur les Pratiques Psychothérapiques
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Les Échelles de fonctionnement psychodynamique sont utilisées dans le pôle borderline à partir de 2 mois de l'évaluation de l'année de psychothérapie (2 mois, 6 mois et 12 mois).
Un des objectifs de l’instrument est d’apporter une réponse
à deux critiques qui sont souvent faites aux évaluations des
psychothérapies : 1. Elles sont centrées sur les symptômes
principaux et ne prennent pas en compte le fonctionnement de
la personne dans des domaines tout à fait essentiels ; 2. Elles
méconnaissent l’importance des « symptômes négatifs » qui se traduisent par une réduction symptomatique obtenue par des restrictions de vie comme le retrait ou l’isolement.
Le contexte d’utilisation de ces échelles est une analyse du corpus des entretiens explorant six dimensions : qualité des relations familiales ; qualité des relations amicales ; relations sentimentales/sexuelles ; tolérance affective, Insight, résolution de problème, affirmation et capacité d’adaptation.
La cotation s’effectue de 1 à 100 pour chaque échelle, par paliers de 10, chacun définissant un niveau de fonctionnement.
La qualité des relations à la famille ou à ses substituts importants (si les parents ne sont pas disponibles). Une bonne qualité implique une réciprocité appropriée, une aptitude à donner et à recevoir, un engagement adéquat, une aptitude à faire confi ance et à être digne de confi ance, une sensibilité émotionnelle, une aptitude à considérer la perspective de l’autre, une aptitude à décrire de façon vivante les proches dans leurs dimensions externes et internes. Elle implique un sentiment d’être nécessaire et un sens de l’appartenance. Si les parents proches ne sont pas vivants, évaluer les relations à partir du souvenir/de la relation d’objet internalisée. La capacité de concilier les imperfections des parents et de tirer le meilleur des relations devrait être considérée.
La qualité des relations interpersonnelles (amicales) implique une réciprocité appropriée comme l’aptitude à donner et à recevoir des autres, un engagement adéquat, une aptitude à faire confi ance et à être digne de confi ance, une sensibilité émotionnelle, une aptitude à prendre en compte la vision de l’autre, une aptitude à décrire de façon vivante les autres dans leurs dimensions externe et interne. Elle implique un sentiment d’être nécessaire et un sentiment d’appartenance.
La qualité des relations sentimentales implique l’intérêt sexuel, l’éveil, le plaisir, l’initiative et la souplesse. Elle repose sur un sentiment de sécurité de base, de signifi cation émotionnelle et de confi ance. La dépendance mature implique l’aptitude à devenir émotionnellement dépendant de son partenaire, mais également celle de faire un deuil. Voir le partenaire comme une personnalité unique implique de pouvoir décrire l’autre dans une large palette de dimensions internes et externes et un développement dans le temps. S’il n’y a pas de relation sentimentale actuelle du fait d’une mort ou d’un divorce, la capacité du patient d’établir des relations pourra être évaluée à partir d’expériences antérieures.
La tolérance affective recouvre l’aptitude à éprouver, différencier et exprimer (verbalement et non verbalement) des affects variés. Elle inclut l’aptitude à établir un espace de temps entre les sentiments et l’exécution de défenses et de comportements automatiques. Le contrôle de l’impulsivité et la tolérance à la frustration font partie de cette dimension. Des variables telles que l’alexithymie et l’inauthenticité sont partiellement associées à cette dimension.
L’Insight recouvre la compréhension cognitive et émotionnelle des principales dynamiques de confl its internes, des confi gurations interpersonnelles associées, des comportements répétés qui leur sont relatifs et de leur connexion à des expériences passées. C’est une aptitude à comprendre et à décrire sa propre vulnérabilité, ses réactions au stress et ses aptitudes d’adaptation.
La résolution de problèmes, la capacité d’affi rmation et d’adaptation recouvre l’aptitude à prendre en main de façon souple toute situation diffi cile et à s’affi rmer sans développer de symptômes, un évitement ou des actions inadaptées. L’autoobservation et la planifi cation peuvent ou ne peuvent pas être utilisées pour renforcer la performance. L’aptitude à intégrer les domaines habituels et aussi à en explorer de nouveaux s’accorde avec le plaisir dans des activités enjouées et de récréation et la poursuite de buts ayant une signifi cation.
Avant de faire les évaluations, prendre en compte les recommandations des auteurs.
Ces échelles permettent une appréciation assez fine du fonctionnement dans le registre interpersonnel, de la relation à la réalité et de l’expression des affects. Elles concernent donc le sujet en interaction. Il s’agit d’un instrument qui répond bien à l’appréciation clinique psychodynamique.
Hoglend, P., Bøgwald, K. P., Amlo, S., Heyerdahl, O., Sorbye, O., Marble, A., et al. (2000). Assessment of change in dynamic psychotherapy. Journal of Psychotherapy Practice and Research, 9, 190–199. tr fr. ÉCHELLES DE FONCTIONNEMENT PSYCHODYNAMIQUE (Thurin et al.)
Dernière mise à jour :
4 octobre 2017
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