Jean-Michel Thurin ©
Les données sont issues des notes extensives prises par le clinicien durant ou immédiatement après les séances. Elles sont accompagnées, quand c’est possible, d’enregistrements vidéos issus des 3 premières séances, puis de 2 séances à 2, 6 et 12 mois. Elles sont aussi complètes que possible et contiennent ce que dit le patient, mais aussi ses comportements, ses attitudes corporelles, les interventions du thérapeute, ce que le thérapeute pense pendant la séance et l’atmosphère de la séance.
Dès l’attribution du code patient, un livret d’évaluation du patient, anonymisé et relatif à sa pathologie, est remis au soignant sous format Word dématérialisé au format rtf. C’est ce livret qui permettra au clinicien de réunir les données associées à l’étude de la psychothérapie mise en œuvre avec le patient durant 1 an. La délivrance des codes soignant et patient, ainsi que celle du livret d’évaluation, vierge de toute information mise à part celle du pôle de recherche, font suite à la requête du soignant. La demande est envoyée par mail au responsable des données d’identification.
À réception du livret d’évaluation, le soignant alimente les informations code et âge du patient, date de début du traitement, code soignant, codes soignants des deux pairs. Il établit ensuite au cours des trois premiers entretiens cliniques, une évaluation qualitative du patient, diagnostic développé, objectif, stratégie suivant la méthode de formulation de cas, ainsi qu’une évaluation quantitative de sa pathologie à l’aide de scores par utilisation de questionnaires spécifiques (ECA-r, pour les symptômes et comportements ; EPCA, pour l’évaluation psychodynamique des changements dans l’autisme ; et CPQ pour les changements intra-psychiques).
Chaque entretien clinique est également examiné par les deux autres pairs. Les scores aux questionnaires pour les trois soignants sont confrontés pour aboutir à une validation globale de la situation initiale. Les trois pairs communiquent entre eux par mails sécurisés, par téléphone, ou encore au cours de réunions par Internet ou présentielles. A l’issue de cette étape, le soignant transmet l’évaluation initiale, première partie du livret, identifiée par le code patient, validée par le groupe de pairs, par mail sécurisé, au responsable des données d’identification. Si des tests préalables à l’étude ont été réalisés, le clinicien en fait état en complément de la formulation de cas.
La formation a d’abord été réalisée à partir d’un ensemble de réunions concernant la méthodologie générale, les instruments et leur utilisation. Elle a été ensuite complétée par la réalisation régulière de réunions de retours d’expérience dont un des temps a été systématiquement consacré aux difficultés éventuelles rencontrées dans les cotations. Des précisions ont été données oralement aux participants, généralement en référence au manuel de cotation.
Chaque fois que cela s’est avéré nécessaire, des instructions complémentaires ont été réalisées et affichées sur le site du réseau www.techniques-psychoterapiques.org dans le domaine « Boîte à outils » où son également stockés les instruments et les vidéos de formations.
Les notes extensives issues des séances sont transmises sous forme électronique aux 2 autres cliniciens membres du groupe de pairs (non présents durant la séance). Dans un premier temps, chaque clinicien réalise une cotation individuelle à partir des instruments utilisés dans l’étude. Dans un second temps, une réunion d’analyse des résultats et de convergence vers un score global est organisée par le groupe de pairs. Cette méthode a été utilisée pour améliorer la fiabilité des cotations d’instruments qui peuvent demander une période d’adaptation pour des cliniciens qui sont isolés et ne les connaissent pas parfaitement, notamment en repérant les biais de cotation et pour formaliser les causes rationnelles de divergence. Très rapidement, le groupe de pairs a acquis un rôle de mise en relation et discussion des jugements individuels jusqu’à obtention d’un accord inter-juges. Le score global n’est jamais obtenu en moyennant les 3 scores, mais à la suite de la discussion à partir des données. Les scores de chaque étape sont conservés.
Pour la cotation du CPQ, par exemple, les 3 membres du groupe de pairs interviennent selon le déroulement suivant :
Suivant cette pratique, les cotateurs n'expriment pas seulement un "point de vue personnel" sur un thème, comme c'est habituel dans le Q-sort, mais une véritable évaluation co-contrôlée comme dans les évaluations psychométriques classiques. La cotation finalisée présente une forme de psychothérapie conduite par un thérapeute particulier avec un patient particulier. Ce patient est également défini par ses indicateurs manifestes de comportement, aptitudes et fonctionnements, ainsi que par ses modérateurs. La relation qui s'établit entre ces indicateurs cliniques et l'action thérapeutique définit l'ajustement du thérapeute.
Une fois les cotations réalisées et le consensus obtenu pour chacune d’elles, les données sont transmises à l’un des membres du groupe méthodologique pour être intégrées et stockées dans les bases de données. Ce temps permet de vérifier que le démarrage de la procédure de suivi du patient est conforme à la méthodologie de l’étude et, plus particulièrement, que les différentes rubriques sont correctement remplies. Un contrôle de contenu et de cohérence des données quantitatives est ensuite effectué. L’accès à distance aux serveurs est sécurisé.
Dernière mise à jour :
29 juin 2018
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