Caractériser et Comprendre le Processus de Changement d’une Psychothérapie Complexe *

Modélisation des processus, mécanismes et conditions des changements associés à la psychothérapie de 66 enfants et adolescents présentant des troubles du spectre autistique

Jean-Michel Thurin ©

Chapitre 3

Méthodologie de l'étude

Description des participants

Échantillon des patients

Le critère d’inclusion des enfants a été qu’ils aient reçu un diagnostic primaire selon la CIM-10 d’autisme et/ou de troubles envahissants du développement (F84.0, F84.1 ou F84.9). Ce diagnostic a été porté généralement par le psychiatre référent d’un secteur ou d’un service universitaire de pédopsychiatrie. Il a été confirmé par un centre ressource autisme dans la moitié des cas. L’inclusion de l’enfant dans l’étude peut être réalisée au moment où la psychothérapie est initiée ou, lorsque l’enfant est déjà en psychothérapie, au moment défini où le protocole complet de l’étude est engagé. Le groupe des 66 enfants dont les résultats sont présentés est constitué de 10 filles (ageM = 7,1, sd = 3,5) et de 46 garçons (ageM = 7,8, sd = 3,4) ; 34 enfants avaient au début de l’étude entre 3 et 6 ans et 32 avaient entre 7 et 15 ans. L’autorisation des parents, après information, a été sollicitée pour chaque inclusion dans la recherche. Le réseau a obtenu l’accord de la CNIL pour ses bases de données.

Thérapeutes et traitement

Les critères d’inclusion des thérapeutes ont été (et sont) d’avoir une pratique psychothérapique effective et de s’impliquer dans une action d’évaluation des psychothérapies suivant une méthodologie formalisée d’étude intensive de cas durant un an. Leur recrutement s’est fait en France à partir de la présentation du projet de recherche et d’un appel à participation. Ce premier temps a été soutenu par la Fédération française de psychiatrie, à partir de son bulletin Pour la Recherche et de son site Psydoc-France. L’appel a également été relayé par les associations scientifiques de psychiatres et de psychologues et par plusieurs listes de diffusion. Le recrutement a été étendu à des associations de praticiens italiens de référence psychanalytique qui en ont fait la demande (Amenta, M. & Messeca, S. 2011) .

Les psychothérapeutes sont essentiellement psychologues (n = 54, 82%) et psychiatres (n = 5, 6,9%). On compte également 2 psychomotriciens (3%), 3 psychothérapeutes (4%), 1 psychologue-psychomotricien (1,5%) et 1 pédiatre (1,5%). Ils ont 10 à 40 ans d’expérience. Parmi les 66 thérapeutes dont les études de cas sont terminées et présentées dans cet article, 57 sont de référence psychanalytique, 5 sont de référence cognitivo-comportementale, 3 de référence psychomotrice et 1 se réfère à la thérapie par le jeu. Vingt-sept thérapeutes exercent en libéral, 23 en centre hospitalier, 3 en hôpital de jour, 9 en institution semi-publique, 2 en CAMSP (Centre d’Action Médico-Sociale Précoce), 1 en CMP et 1 en CMPP. La localisation géographique des cliniciens est extrêmement diversifiée.

Les praticiens d’orientation psychanalytique ont une expérience de plusieurs années concernant les troubles du spectre autistique. Ils ont reçu une formation psychanalytique étendue et spécialisée en plus de leur formation générale de psychologie clinique ou de psychiatrie et ont déclaré que leur référence principale était la psychanalyse. Une proportion importante a été formée à la méthode Bick d’observation (Jardin et al. 2005) . Les praticiens d’orientation cognitivo-comportementale pratiquent des Thérapies d’Échange et de Développement (Blanc, R. et al. 2013) pour lesquelles ils ont reçu une formation spécifique en plus de leur formation générale de psychologie clinique ou de psychiatrie.


Dernière mise à jour : 219 juin 2018


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