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Le site des recherches fondées sur les pratiques psychothérapiques |
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Jean-Michel Thurin et Monique Thurin
Les 29 et 30 novembre, 200 personnes se sont réunies à Dijon en colloque international francophone* sur le thème : "Pratiques et évaluation des psychothérapies". Cette manifestation a été organisée conjointement par les Universités de Bourgogne et de Lausanne.
Le nombre des participants et l'ambiance à la fois jeune et très active tout au long des échanges témoignent de l'intérêt croissant que suscite l'évaluation des psychothérapie, non seulement comme information et formation, mais aussi comme associée à la pratique des cliniciens.
Les deux journées ont été réparties en deux axes. La première, centrée sur le thème "Recherche sur l'évaluation des psychothérapies", a mis l'accent sur les grands cadres généraux. La seconde s'est focalisée sur les "Pratique cliniques".
La clinique a nettement dominé ce colloque, qu'il s'agisse d'une grande partie des interventions en séance plénière ou des seize ateliers. Ces derniers ont permis à des cliniciens-chercheurs, jeunes et moins jeunes, de présenter des travaux bien engagés qui ont donné lieu à des vraies discussions de fond très animées.
Il est clairement apparu que l'évaluation, comme processus de recueil de données issues et associées à la cure, peut être associée à des travaux cliniques portant sur des psychothérapies longues et complexes de cas très difficiles (notamment, un cas de psychose infantile) suivant une démarche parallèle et distincte qui assure la réalité d'un changement. Mais les travaux présentés ont également fortement souligné combien il peut être intéressant de l'associer à la pratique. Elle peut constituer alors un ensemble de points d'ancrage qui vont non seulement permettre d'appréhender le changement, mais également, dans une certaine mesure, de le comprendre à partir de la logique qui se dessine de l'évolution de différentes configurations psychiques et relationnelles. Le rêve en est un bon exemple qui est susceptible de représenter tout autant à un moment une scène totalement subie et vécue émotionnellement qu'à une autre moment une scène construite et agencée dans le double champ de la réalité vécue et de sa représentation dans le langage.
Plusieurs cas cliniques ont été rapportés dont on peut citer quelques éléments intéressants. Par exemple, la description fine du diagnostic et l'analyse comparative des résultats a permis, dans le cadre d'états traumatiques, de distinguer des profils de patients qui répondent à la psychothérapie et d'autres qui la quittent prématurément. Dans ces derniers cas, une analyse de ce qui a pu contribuer à cet échec, au moins provisoire, a initié un travail de compréhension et de formulation d'hypothèses auxquelles des cas analogues suivis par le même thérapeute ou d'autres thérapeutes pourront apporter un début de réponse. Dans un autre exemple, les cliniciens chercheurs ont tenté de déterminer les facteurs qui, chez des mères considérées à risque de dépression post natales et ayant donné un accord de principe pour une aide psychologique en cas d'apparition d'une dépression, l'ont finalement acceptée ou l'ont refusée.
Dans tous ces cas l'analyse des modérateurs de départ et des médiateurs (incluant les interactions positives entre le praticien et le patient) est susceptible de founir des points d'appui pour mieux saisir "pourquoi et comment une psychothérapie marche".
La perspective de la recherche en psychothérapie n'est plus aujourd’hui seulement la réduction à des réponses globales, mais au contraire l'ouverture à une complexité qui n'est plus inaccessible.
*Comité Scientifique
Hervé Bénony, Christelle Bénony-Viodé, Antoine Bioy, Bernard Bonin, Khadija Chahraoui, Yves De Roten, Jean-Nicolas Despland, Nicolas Favez, France Frascarolo, André Gisselmann, Frédéric Huet, Aubeline Vinay, Grégoire Zimmermann.Argumentaire du colloque
Les psychothérapies font partie intégrante de la pratique en Psychologie et en Psychiatrie et elles sont fondamentalement liées à la psychopathologie et à la pluralité des approches dans ce domaine.
Ces pratiques, au plus proche de la question de la souffrance humaine, interrogent tant les concepts et théories qui les sous-tendent, que la pertinence de leur usage dans diverses indications pour lesquelles elles ont été forgées.
On comprend donc la nécessité d’une part de bien définir l’objet des psychothérapies, mais aussi de bien analyser les processus psychologiques qu’elles mettent en jeu, dans une perspective de changement.
Les psychothérapies sont, par essence, à l’articulation entre théorie et pratique, entre clinique et recherche. C’est l’ensemble de ces champs que nous souhaitons aborder.Objectifs
* Faire le point sur l’état actuel de la recherche dans le domaine des psychothérapies concernant les principaux résultats des études sur :
1- Les effets spécifiques et non spécifiques des psychothérapies
2- L’évaluation du processus thérapeutique
* Poser la question des critères d’évaluation des psychothérapies du point de vue du chercheur et du clinicien : quels sont ces critères ? Dans quelle mesure sont-ils conciliables ou non? Peuvent-ils être dépendants du type de psychothérapie ?
* Réfléchir sur l’utilité des données de la recherche pour la pratique quotidienne sur les conditions d’une bonne collaboration entre recherche et clinique.
* Montrer la pluralité des psychothérapies et envisager la pertinence des mécanismes qu’elles mettent en jeu dans leur champ propre.Programme
- Hervé Bénony (Dijon) : “Evolution d’un cas de psychose infantile suivi en psychothérapie psychanalytique jusqu’à l’âge adulte”
- Khadija Chahraoui (Dijon) : “Evaluation clinique de quelques profils d’évolution de patients souffrants d’états de stress post-traumatiques au cours d’une psychothérapie brève”
- Jean-Nicolas Despland (Lausanne) : “Pratiques et évaluations des psychothérapies”
- Georges Fischman (Paris) : “Fondements de l’étude pragmatique de cas”
- Marianne Leuzinger-Bohleber (Kassel) : “Recherche clinique, conceptuelle et empirique en Psychanalyse”
- Jean-Michel Petot (Paris) : “Contributions de la psychologie et de la psychopathologie de la personnalité à l’indication de psychothérapie et à l’élaboration du traitement”
- Yves de Roten (Lausanne) : “L’alliance thérapeutique : une variable translationnelle”
- Jean-Michel Thurin & Monique Thurin (Paris) :“Evaluations qualitatives des processus de la psychothérapie en pratique clinique. Formulation de cas, analyse de séries de rêves et questionnaire de configuration du processus psychothérapeutique (PPQS)”L’ensemble des après-midis ont été consacrés à des ateliers thématiques, à partir des communications acceptées par le Comité Scientifique.
Dernière mise à jour : 4/12/07 info@techniques-psychotherapiques.org
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