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Espace Cliniciens

A propos de l'exclusion dans le chapitre 11 de deux méta-analyses (Anderson et Lambert, 1995 ; Leichsenring, 2001)et du rattrapage d'une troisième (Crits-Christoph, 1992)

Dr Jean-Michel Thurin. Psychiatre -psychanalyste
Expert chargé des psychothérapies psychodynamiques pour le rapport
Tel : 01 48 04 77 70 – mail : jmthurin@techniques-psychotherapiques.org


Les lecteurs du chapitre 11 dans la version complète du rapport n'accorderont sans doute que peu d'attention à la phrase suivante qui a été rajoutée in extremis au cours de la dernière relecture, quelques jours avant la publication.

"Parmi les études comparatives soumises à l’analyse, seules, trois références ont été exclues : l’étude contrôlée de Paul (1967), jugée trop ancienne, et deux méta-analyses (Anderson et Lambert 1995 ; Leichsenring, 2001), en raison de leur incapacité à examiner les effets de la thérapie psychodynamique indépendamment de ceux de la thérapie interpersonnelle non-psychodynamique (IPT)."

Une troisième a manqué subir le même sort et n'a conservé son droit d'inclusion qu'à l'issue d'une discussion acharnée au cours d'une des réunions (Crits-Christoph, 1992).
Ces méta-analyses (présentées dans le chapître 6) ont un point commun : elles sont favorables aux psychothérapies psychodynamiques.

Un premier point mérite d'être souligné. Sur quelle base repose l'analyse de l'expertise ? Sur la littérature publiée dans des revues à comité de lecture ou sur les desideratas de tel ou tel expert ? Il est surprenant qu'un expert, fût-il de la qualité de l'auteur du chapitre 11, s'octroie le privilège de remettre en question les critères de sélection des publications établis par les revues et leurs comités. Ces revues indexées laissent-elles passer n'importe quelle étude (et en particulier une méta-analyse) sans une lecture attentive de sa méthodologie ? Si l'on part sue ces bases, c'est alors l'ensemble des règles qu'il faut remettre en question, et finalement l'organisation même de cette expertise. Pourquoi n'a-ton pas demandé simplement aux experts, ou mieux à un panel représentatif de cliniciens, de donner leur opinion sur l'efficacité de telle ou telle psychothérapie, pour telle pathologie ? Après-tout, l'opinion issue de l'expérience clinique est-elle plus suspecte que celle issue de quelques études contrôlées randomisées analysées pour partie par des non cliniciens ?

Il est important à ce sujet de rappeller que "l'EBM consiste à baser les décisions cliniques non seulement sur les connaissances théoriques, le jugement et l'expérience qui sont les principales composantes de la médecine traditionnelle, mais également sur les "preuves scientifiques", tout en tenant compte des préférences des patients" (Université de Liège). Le "non seulement" et le "également" qui entourent les "preuves scientifiques" ont toute leur importance.

Le second point fera l'objet d'un autre "arrêt sur image". Il concerne le statut des "psychothérapies interpersonnelles" dont les différentes variantes (TCC, psychodynamiques,…) feraient pencher la balance de l'efficacité du côté de l'une ou de l'autre des approches psychothérapiques, essentiellement dans le traitement de la dépression. Cela pourrait faire rire si cela ne conduisait pas tel ou tel à réclamer sur la base des preuves obtenues sur ces bases des modfications conséquentes de l'enseignement de la psychologie pour le bien de la santé publique.

2. Expertise collective Inserm Psychothérapie, p 381


Dernière mise à jour : 17/11/04
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